COVID19 : Des chercheurs du LATEU et de l’ESP traquent le virus dans les eaux usées de l’UCAD

ProgrammeLateu.pngUn consortium formé par des chercheurs du Laboratoire de Traitement des Eaux usées de l’IFAN, et du département de Génie Chimique et Biologie Appliquée de l’ESP en partenariat avec d’autres institutions, a lancé un programme de surveillance du virus de la COVID 19 dans les eaux usées de l’UCAD.
En effet, il a été démontré par plusieurs études, que le virus de la COVID 19 peut être excrété dans les matières fécales par des personnes contaminées, bien avant l’apparition des signes cliniques. Il est également rejeté par les cas asymptomatiques. Ainsi, le virus va se retrouver dans les toilettes et finir dans les eaux usées.
Le suivi de la présence du virus dans ces eaux usées permettrait ainsi de détecter sa circulation dans une population donnée sans investigations cliniques. C’est ce qu’on appelle l’épidémiologie basée sur la surveillance des déchets ou « Waste Based Epidemiology » en anglais. Ceci constitue non seulement un système d’alerte précoce mais évite aussi les stigmatisations.
Initié par des chercheurs de l’UVS, l’ESP et l’IFAN, et soutenu par le recteur de l’UCAD à travers la DRI, le programme de surveillance environnemental de la COVID 19 a démarré en juillet 2021. il s’agit de prélever chaque semaine, des échantillons d’eaux usées au niveau des facultés et écoles et de réaliser des tests de présence du virus. Le soutien de structures techniquement plus équipées, telles que l’IRESSF, l’Institut Pasteur ou le CHU le Dantec pourrait nous aider ultérieurement d’évaluer
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Plusieurs études ont montré que le pic de virus dans les eaux usées, précédait d’une à deux semaines le pic de malades dans les hôpitaux. C’est donc un bon moyen d’anticipation et d’ajustement des moyens de la riposte.
L’épidémiologie basée sur la surveillance des déchets constitue une méthode complémentaire au test clinique, pouvant fournir une approche efficace pour prédire la propagation potentielle de l'infection. Avec la quantification de l’ARN du virus dans les eaux usées, des modèles mathématiques permettent d’estimer le nombre de personnes infectées dans une zone donnée et de déterminer la prévalence de la maladie.
Le LATEU a déjà eu une expérience sur la question en 2013 en faisant la corrélation entre les œufs de parasites trouvés dans les boues de vidange de fosses septiques et la prévalence parasitaires notés dans les centres de santé des mêmes localités (Makoudjou, 2012)