Plages de Dakar et autorisation de baignade : la noyade n’est pas le seul risque
Les plages de Dakar font partie des lieux adéquats, si l’on veut profiter du soleil et de la mer. Malheureusement, avec la présence des houles Nord-Ouest, Sud-Ouest et Ouest, combinée aux courants perpendiculaires (de surfaces et de fonds) à la côte, une grande partie de ces plages constituent des baïnes considérés comme des pièges à baigneurs pouvant conduire à la noyade pour des nageurs non expérimentés. Sur la base de ces considérations liées à l’hydrodynamisme marin et du risque de noyade, certaines plages sont interdites de baignades.
Cependant, du fait de la géomorphologie de la ville (presqu’île) la quasi-totalité des réseaux d’égouts de la cité ont leurs exutoires orientés vers la mer et certaines de ces plages avec un risque de contamination. Les interdictions de baignades ne sont établies qu’à partir des risques liés à la noyade et ne prennent pas en compte ces aspects.
Hors Les eaux marines récréatives contiennent généralement un mélange de microbes pathogènes et non pathogènes dérivés des effluents d'eaux usées. Ces microbes sont responsables des maladies d'origine hydrique considérées parmi les principales causes de morbidité et de mortalité humaines dans le monde avec un accent particulier dans les pays en développement. La transmission des maladies hydriques peut se faire par ingestion, par transmission orale et par contact avec de l’eau contaminée.
Ainsi, les eaux de boissons non potables ne sont pas les seules sources potentielles de transmission de maladies hydriques. L’exposition aux eaux de baignade des piscines et des plages peut également être un véhicule de transmission de maladies avec non seulement le contact, mais aussi, le risque d’avaler l’eau lors de la natation, notamment avec les enfants.
Une étude du LATEU entamée récemment a montré des concentrations élevées d’entérocoques, microorganismes indicateurs de la contamination fécale dans des eaux de mer. En effet, depuis quelques mois, une campagne de suivi est effectuée sur les plages de Cambérène, Yoff BCEAO, Ngor, Almadies, Ouakam, Mermoz, Terrou Bi, Kussum, Anse Bernard et Voile d’Or avec un accent en cette période estivale.
Les analyses portent sur la détermination de la quantité de bactéries indicatrices (les entérocoques) par 100 mL d’eau de mer. En l’absence de normes sénégalaises sur la qualité des eaux de baignades, les résultats obtenus ont été comparés avec les nomes de l’OMS, de l’Union Européenne et des Etats Unis.
Les premiers résultats montrent que sur les 10 plages suivies, 4 plages (Ouakam, Mermoz, Anse Bernard et Voile d’Or) présentent des eaux de qualité bonnes à excellente pour la baignade. Les autres plages présentent des risques sanitaires majeur pour les baigneurs ; les plus contaminées durant la période d’étude étant Kussum, Cambérène et Terroubi.
La recherche se poursuit sur un cycle d’une année complète pour collecter le maximum de données nécessaire à une analyse plus fine.
Les conclusions de l’étude pourraient constituer un outil d’aide à la décision pour nos autorités compétentes pour une intégration de ce critère dans la sélection des plages autorisées pour la baignade à Dakar.